Ouagadougou, 12 June 2017—Un projet ciblant quelque 30 000 habitants de la région de Bissighin située à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, porte aujourd’hui ses fruits grâce aux initiatives de développement résultant d’un projet géré par la communauté de 100 000 USD.

«Depuis sa création, le Programme a mis en place des initiatives spécifiques qui ont transformé les conditions de vie des habitants des bidonvilles et quartiers informels par le biais de fonds gérés par la collectivité. Par exemple, les femmes et les jeunes vivant à Bissighin ont construit des espaces publics qui incluent un centre de santé ainsi qu’une route d’accès contribuant ainsi à une augmentation du nombre d'espaces publics sécurisés disponibles. »

« Les infrastructures de drainage des eaux pluviales ont également été construites pour prévenir les inondations et réduire la prolifération des maladies transmises par l'eau, en particulier pour les enfants de moins de cinq ans et les mères enceintes », a déclaré Mme Florence Comporé qui vit à Bissighin.

Par ailleurs, les fonds gérés par la communauté ont été utilisés pour promouvoir l'égalité des sexes. Les femmes et les jeunes filles ont été formées à la construction de briques et à la gestion des déchets solides, leur fournissant ainsi des compétences pertinentes qui leur ont permis de gagner leur vie et de sortir du cercle vicieux de la pauvreté.

«Les filles ont également été formées à l'installation et à la maintenance des sources d'énergie alternatives qui incluent l'énergie solaire et la plomberie, contribuant ainsi à augmenter le nombre de travailleurs qualifiés disponibles au niveau du quartier pour aborder les problèmes de plomberie et d'énergie. Avant la formation, les hommes constituaient la majorité des ouvriers qualifiés dans les secteurs de l'énergie et de la plomberie », a déclaré Mme Comporé.

Reconnaissant la nécessité urgente d'améliorer les conditions de vie des habitants des bidonvilles et des établissements informels, le gouvernement a demandé au Programme de mise à niveau des bidonvilles participatifs (PPAB) un soutien technique. Le Burkina Faso a ensuite rejoint le programme qui est une initiative du Secrétariat de l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, financé par la Commission européenne et mis en œuvre par l’ONU-Habitat, et fait partie d'un réseau de 35 pays transformant la vie des habitants des bidonvilles. Afin de responsabiliser les femmes et les jeunes vivants dans les bidonvilles et les établissements informels, un Fond Communautaire de 100 000 $US a été constitué, issu des US $ 416 820 mis à disposition par le PPAB.

Jusqu'à présent, le PSUP au Burkina Faso a pu :

  • Offrir des interventions tangibles en matière de mise à niveau des bidonvilles, celles-ci étant gérées par la communauté ;
  • Contribuer à l'autonomisation des femmes et des jeunes grâce à des fonds gérés par la communauté ;
  • Générer des connaissances fondées sur des données probantes sur les bidonvilles et améliorer la capacité des parties prenantes à renforcer les politiques et à élaborer des plans inclusifs à l'échelle de la ville ;
  • Améliorer la gouvernance et les infrastructures de mise en valeur des bidonvilles en renforçant les liens de collaboration entre les secteurs et les groupes d'acteurs, y compris les habitants des bidonvilles ;
  • Faciliter les partenariats stratégiques entre les autorités nationales, les autorités locales et les habitants des bidonvilles d'une part, et les institutions qui sont en mesure d'adapter des mécanismes financiers appropriés en faveur des pauvres pour une amélioration durable des conditions de vie dans les bidonvilles.

La population du Burkina Faso est principalement rurale, avec 29% de sa population résidant dans les zones urbaines. Cependant, 65,8% de la population urbaine réside dans les bidonvilles et les établissements informels, ce qui démontre la nécessité urgente d'accroître l’offre en logements, en services de base et en infrastructures dans les zones urbaines. Le chômage, en particulier chez les femmes et les jeunes, ainsi que l'insécurité urbaine croissante, sont d'autres préoccupations urgentes pour les citadins pauvres.

"Il est prévu que les initiatives du PSUP au Burkina Faso aient un effet catalyseur et que les projets transformateurs lancés soient répliqués et adaptés dans tout le pays. L'expérience acquise par les activités de mise en œuvre contribuera, à l’échelle des quartiers comme au niveau national, à un ensemble de connaissances permettant de soutenir les villes à la réduction du milliard d'habitants estimé dans les bidonvilles à travers le monde d'ici l'an 2030 ", a conclu Mme Basilisa Sanou, responsable du programme ONU-Habitat en Burkina Faso.